Mon homme

Entre les actes, se cache la vulnérabilité d'un dieu.

Derrière sa maison, Faith abritait un champs isolé. Loin des regards étrangers, et de la force d'un agriculteur. A ses yeux, ce vaste espace inhabité ne constituait pas un héritage et elle ne savait quoi en faire. Les années s'étaient écoulées sans qu'elle ne puisse imaginer un seul instant à quoi, ce bloc de terre pouvait servir. 

C'est alors qu'un soir d'hiver, son esprit se promenant dans ses pensées. Elle se disait qu'il serait plus facile de ne pas avoir à se rendre chez l'épicier. Que la vie serait plus belle si seulement elle avait tout à portée de main. Son verre de lait en main, elle se laissait entrainer à son imagination, quand levant les yeux vers la fenêtre pour la première fois de sa vie elle eu une vision. 

Dans sa vision, elle se promenait dans un jardin en été. Un jardin rempli d'arbres fruitiers, de légumes, et de fleurs de toutes sortes. Son panier à main, elle pouvait sentir la fraicheur des végétaux encore enracinés dans la terre. Le sourire aux lèvres, seule dans sa cuisine elle se regardait préparer des soupes, faire des salades, et boire du lait froid. 

Du lait froid? revenant en elle même, se rendit compte que son lait s'était refroidit. Elle regarda à nouveau par la fenêtre, et l'été avait disparu. Son fameux bloc de terre était toujours là sans aucune forme en plein hiver, mais sa vision ne l'avait pas quitté. Elle entreprit alors de la réaliser.

Sa perception changeante à cause de sa vision. Elle regardait à nouveau son champ, non pas avec le regards indifferent, ou accusateur, ou encore un regard à le faire disparaître. Mais, Faith portait sur son champs, le regards d'une mère. Elle était prête à lui donner la vie et prendre le temps d'attendre que cette vie prenne forme. 

Carine, ferma son livre. ''belle histoire'' pensa t-elle. La porte de sa chambre entre-ouverte, la douceur du vent, lui passa par les épaules.Tandis qu'elle observait son époux dormir. Elle toucha son ventre comme pour se rappeler de la vie qu'elle porte en elle, et de son premier née qui aujourd'hui niait complètement l'idée d'avoir un jour respirer dans ce même ventre, son imagination d'enfant ne pouvant comprendre un tel phénomène. Elle soupira, l'air pensive avec un léger sourire aux lèvres, et à son tour se mit à écrire :

''Amour, tu portes sur tes épaules le poids de nos vies, comme la terre porte sur elle le poids du monde. Sans se plaindre, elle subit l'inconscience, l'insouciance, la négligeance, la paresse, la maladresse de ceux qui s'appuient sur elle pour vivre. Comme elle tu es patient, comme ci tu savais qu'il y a un temps pour tout. Je me sent à la fois coupable et  privilégiée. Coupable de multiplier les raisons pour lesquelles je ne te trouve pas parfait, et privilegiée parce que tu fais des efforts surhumain pour vivre dans un environnement où tu n'es pas compris. Après tout je suis une femme, je carbure aux paroles, à l'attention et à l'affection. Alors que toi tu es un homme, tu carbures aux actes, à la considération et au respect. Je ne suis pas toujours attentive aux signes que tu m'envoies, et toi tu ne comprends pas toujours pourquoi ce qui pour toi est une information, pour moi est un amplificateur. J'ai découvert ce soir que par nature tu es la graine, et moi l'environnement. D'où la raison de ta progéniture en moi. Tu pourvois à l'essentiel, et c'est à moi d'y mettre la vie. J'ai besoin de toi pour mettre de la vie dans un corps inanimé peu importe sa nature, et tu possède tous les corps qui soupirent après la vie. Nous sommes un et formons un tout, pour un but commun. Amour tu es un dieu, et moi ta version féminine. Si tu n'es pas productif, c'est à cause de mon manque de vision par rapport à ce qu'on peut devenir et comment je peux y contribuer. Mais ce soir ma perception, de nous, ma perception de toi à changer. Comme dans cette histoire du champs, je te regarde à présent comme mon fils pour prendre soin de toi, et si tu n'as pas connu de mère, laisse moi t'enseigner le pouvoir de l'amour d'une mère. En sachant qu'une mère ce n'est pas celle qui nous porte dans son sein, mais celle dont nous reproduisons les actes notre vie durant. Alors qui imites tu? de qui t'inspires tu pour vivre ta vie? Parce que je connais tes capacités et mes manquement, je prends avec amour la responsabilité d'être la mère dont tu as besoin, et c'est avec patience que je verrai la vie se former en toi. Je créerai l'environnement pour enfanter tes fruits et dans un climat de confiance  j'engloutirai ta vulnérabilité pour libérer ta vérité, car tu es un dieu mon époux. laveuvedesarepta@yahoo.fr

De la plume et du pain / produit avec amour en Janvier 2016.
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